L'élévation de la position des femmes dans le domaine économique constitue
la plus importante base pour réaliser l'égalité entre homme et femme. En effet,
le gouvernement chinois a fait de grands efforts et obtenu des résultats
considérables pour améliorer et élever la position économique des femmes.
Ainsi, sous les nouvelles conditions sociales, les femmes chinoises sont
devenues une grande force pour le progrès social et ont énormément contribué au
développement de l'économie socialiste.
Les femmes chinoises jouissent du même droit de l'obtention d'emploi que
les hommes. Depuis la fondation de la Chine nouvelle, la population active
féminine s'est accrue sans cesse, pour représenter 44% de la population active
nationale, proportion supérieure au niveau mondial qui est de 34,5%. En 1992,
les femmes actives représentaient 72,33% des femmes de plus de 15 ans; les
femmes actives rurales ont marqué la moitié de la population active rurale, et
les travailleuses urbaines sont passées de 600 000 en 1949 à 56 millions, ce
qui a permis de porter la proportion des femmes à 38% de la population active
urbaine, contre 7,5% en 1949. Les femmes sont employées dans des secteurs très
variés. Parmi les 12 importants secteurs de l'économie nationale, 9 secteurs
ont engagé chacun plus d'un million d'employées et d'ouvrières, entre autres:
l'industrie, l'agriculture, l'industrie du bâtiment, les communications et les
transports, le commerce, la santé publique, l'éducation, les organismes du
Parti, du gouvernement et des groupements sociaux. Il faut aussi noter que le
niveau de l'emploi des femmes s'est beaucoup élevé. En 1992, les femmes qui
travaillaient dans les établissements de recherche scientifique et de services
techniques, dans les organismes du Parti, du gouvernement et des groupements
sociaux, ainsi que dans les secteurs des finances et d'assurance,
représentaient respectivement 34,4%, 21,6% et 37,3% des effectifs du personnel
de ces secteurs. Toutefois, malgré ce progrès encourageant, de nouveaux
problèmes ont surgi ces dernières années, notamment du fait que certaines
unités de travail ne voulaient pas accepter les femmes, l'emploi de celles-ci
est devenu difficile. A cet égard, le gouvernement chinois est en train de
prendre des mesures énergiques pour résoudre ce problème.
Le principe selon lequel homme et femme reçoivent un salaire égal pour un
travail égal a été pratiquement appliqué en Chine. Les travailleurs des deux
sexes touchent un salaire identique tant qu'ils travaillent dans un même poste
du même secteur, et possèdent une même compétence professionnelle. Mais
actuellement, un certain écart existe entre les revenus des hommes et des
femmes, cela à cause de leurs différences de niveau d'instruction et de
compétence professionnelle. Selon les enquêtes effectuées en 1990, les revenus
mensuels moyens des ouvriers et des ouvrières urbaines étaient respectivement
de 193,15 et de 149,60 yuan, et dans les campagnes, les revenus annuels des
deux sexes étaient de 1 518 et de 1 235 yuan. Autrement dit, le revenu de la
femme n'était que 77,4% de celui de l'homme dans les villes, 81,4% dans les
campagnes. Toutefois, les femmes dont le revenu annuel moyen a dépassé les 10
000 yuan occupaient une même proportion que les hommes, soit 1,2% de la
population féminine ou masculine rurale. Ces chiffres démontrent que l'écart de
revenu entre homme et femme est médiocre parmi les personnes des régions
rurales qui se sont enrichies les premières.
Le gouvernement a pris, dans tous les domaines, des mesures de protection
des femmes au travail. Selon les résultats d'enquêtes, dans les villes, 85,3%
des accouchées ont trois mois de congé avec salaire, et ce congé dure même six
mois dans certaines unités de travail. Pour les femmes en période de grossesse
ou d'allaitement, on réduit leur quantité et leurs heures de travail. Les
entreprises de propriété de l'Etat, où les travailleuses sont majoritaires, ont
installé à leur intention le dispensaire spécifique, la salle de repos pour
femmes enceintes, la salle d'allaitement, la crèche et le jardin d'enfants.
Les femmes chinoises jouissent un rôle de plus en plus important dans le
domaine économique avec l'élévation de leur position économique.
La réforme de l'économie rurale qui a débuté vers la fin des années 70, ont
grandement libéré les forces productives parmi les femmes, si bien que
celles-ci jouent aujourd'hui un rôle indispensable dans le redressement et le
développement de l'économie rurale. Actuellement, elles représentent la moitié
de la population active rurale, qu'il s'agisse des travaux agricoles,
sylvicoles, d'élevage, de pêche ou d'infrastructure hydraulique. Dans les
régions productrices de coton, l'entretien des champs sont entrepris pour
l'essentiel par les femmes. Parmi les 14 millions de personnes occupées dans le
commerce et les services individuels des régions rurales, les femmes
représentent le tiers, et même une moitié là où l'économie marchande est
relativement développée. En ce qui concerne la valeur globale de production
agricole, la contribution des femmes en fournit une part de 50 à 60%.
Les femmes ont aussi beaucoup fait pour le développement des entreprises
rurales. La Chine compte actuellement plus 100 millions de travailleurs dans
les entreprises rurales, dont 40 millions sont des femmes. En effet, elles sont
très nombreuses dans les entreprises de service rurales et celles qui
fabriquent des denrées alimentaires, des vêtements, des tressages, des jouets,
des produits électroniques et des articles d'artisanat traditionnel. La valeur
de production qu'elles réalisent atteint environ 65% du montant total. Notons
que les entreprises rurales embrassant le textile, les soiries, le thé, le
tressage, la broderie, les jouets et d'autres secteurs, où elles représentent
même la majorité, sont devenues, grâce à leur exportation, les premières
sources de devises étrangères parmi les entreprises du pays. Par ailleurs,
beaucoup de femmes assument la direction dans des entreprises rurales, il y a 2
000 à 3 000 directrices d'usine ou de société dans chacune des provinces du
Jiangsu, du Guangdong, de l'Anhui, du Fujian et du Henan, et les travailleuses
jouant un rôle du premier plan dans les ateliers ou les équipes de travail sont
comptées par dizaines de milliers.
Le rôle important que les femmes chinoises ont joué dans le développement
de l'économie rurale a été hautement apprécié par de nombreuses organisations
internationales. La région rurale de Longkou, dans la province du Shandong, a
ainsi été sélectionnée par le Programme des Nations unies pour le développement
et l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, comme
point d'observation international sur les problèmes des femmes rurales. En effet, les paysannes de cette région assument non seulement 40-60% des
travaux agricoles, mais encore 74% des tâches de production de textiles, de
vêtements et de broderies dans les entreprises rurales. Chaque année, les
broderies qu'elles fabriquent sont exportées pour une valeur de 2,5 millions de
dollars américains. Ces dernières années, une centaine de spécialistes venus
d'une vingtaine de pays y ont effectué une tournée d'inspection, au bout de
laquelle ils ont été unanimes à indiquer que les femmes de Longkou ont joué un
rôle aussi important que les hommes dans le développement économique.
Dans les villes, les femmes ont apporté une contribution de poids à la
réforme et à l'expansion de l'économie urbaine. Entre 1982 et 1990, dans les
secteurs des finances, de la culture, de l'éducation, de la radiodiffusion et
de la télévision, de la santé publique, du sport, de la protection sociale, du
commerce et de la restauration, ainsi que dans les différentes institutions et
les groupements sociaux, le nombre des ouvrières et des employées a augmenté à
un rythme supérieur de 21 à 78% à celui des hommes. En 1993, les femmes
représentaient 36,8% du personnel technique dans les entreprises et les
institutions du pays. Les ouvrières et employées ont pris une part active à la
gestion de leur entreprise, en formulant des propositions et des suggestions
utiles pour promouvoir le développement de leur entreprise. Selon des enquêtes
memées dans le Shaanxi, le Jiangsu et huit autres provinces, elles ont donné,
au cours de ces trois dernières années, 3,87 millions de propositions de valeur
pratique, qui ont rapporté un profit de 2,1 milliards de yuan.
Avec la vague de la réforme économique et de l'ouverture au monde
extérieur, ont surgi un grand nombre de directrices d'entreprise compétentes.
Très courageuses, elles relèvent le défi de la concurrence, jouant un rôle du
premier plan pour maintenir l'existence de leur entreprise et la développer. En
1992, dans les 28 entreprises du Liaoning qui servaient de bancs d'essai de la
réforme, 97 employées furent élues directrices au bout d'une compétition
acharnée. En 1988 et en 1992, 107 directrices d'usine ont été sélectionnées
comme entrepreneuses d'élite au niveau national.
Pendant la quarantaine d'années qui suivirent la
fondation de la Chine nouvelle, les femmes chinoises n'ont cessé de
perfectionner leur qualification en observant le principe de "se
respecter, accroître la confiance en elles-mêmes, vivre de leur propre labeur
et gagner en puissance". Les exploits historiques qu'elles ont accomplis
et le rôle important qu'elles ont joué dans le développement économique leur
ont valu des louanges de la part de toute la société. Entre 1949 et 1988, 24
858 000 femmes ont été honorées du titre de travailleuse d'avant-garde; de 1978
à 1992, 572 femmes ont gagné le titre glorieux de travailleuse modèle au niveau
national, et 20 152 autres, celui de "Porte-Drapeau du 8 Mars". Entre 1988 et 1993, 936 femmes ont remporté la
médaille nationale du travail du "1er Mai".